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ENTRE ATTENTES ET PROMESSES: LE GRAND ÉCART

ELECTIONS 2019: La Tunisie à la croisée des chemins une fois de plus Abraham Maslow a décomposé les besoins humains en cinq niveaux. Chercher à atteindre ces besoins est ce qui nous motive à prendre certaines décisions. Qu’est-ce qui nous motiverait à travailler, à faire du sport, à acheter une maison, une voiture ou a se marier? C’est aller du niveau le plus bas au prochain niveau à la recherche d’un certain niveau de dignité et/ou de satisfaction. .
Les politiciens des temps modernes, censés représenter les souhaits du peuple, ont ignoré ces principes humains fondamentaux de motivation, et cela leur a coûté en perte de voix et en désintérêt électoral.
Le fait d’ignorer ou se trouve ta cible, en plus du manque de planification stratégique et politique, l’absence de communication, le tout cumulé à un discours politique ignorant totalement les besoins des électeurs, tous ces facteurs et bien d’autres ont condamné 12 millions de tunisiens à être emprisonnés dans un triangle infernal depuis 2011: des gouvernements successifs ineptes, une opposition molle, virevoltante incapable de sortir de son nombrilisme  et un islamisme  radical qui se propage et gagne dangereusement du terrain avec de nouvelles strtegies semblant plus « modernes ». Le pire,  est que ce scénario risque de se reproduire encore une fois jusqu’à 2024.
Il est primordial de comprendre la nature et l’étendue des besoins des électeurs, de déceler les différences entre les besoins des groupes ou des individus et de visionner les changements que subissent ces besoins au fil du temps.
Ce n’est qu’en intégrant toutes ces variables de l’environnement de l’électeur, qu’un leader politique ou parti pourra mettre en place sa stratégie électorale, en respectant les étapes suivantes:
1.    Discerner sa position actuelle sur la pyramide (qui est son interlocuteur préférentiel).
Chaque parti/candidat devrait identifier ses atouts (quels services peut-il rendre? quel est son électorat cible?). L’accent ne devrait pas être mis sur les faiblesses des parties adverses autant  que sur les forces internes. Basé sur ses capacités, chaque parti/candidat  devrait ensuite se concentrer sur le nombre maximum d’électeurs potentiels dont les besoins correspondent à ses forces. C’est de cette façon qu’un parti peut optimiser ses efforts et obtenir un meilleur retour sur investissement.
2.    Générer des alternatives ou des points de différenciation (clé de l’avantage concurrentiel durable). Aucun parti politique ne pourra gagner aujourd’hui s’il ne se distingue pas de ses adversaires: Montrez aux électeurs ce qui vous rend spécial et différent, cela exige du courage politique et de la croyance en vos valeurs-deux éléments d’une valeur inestimable aux urnes.
3.    Formulation de la stratégie: c’est là que l’on décide sur quel niveau de besoins on va se concentrer, ceci se traduira par la définition  de ses électeurs cibles ==> Ceci implique que le  programme de marketing politique d’une force politique donnée, doit impérativement faire d’elle le meilleur choix pour son groupe d’électeurs.
4.    Identifier ses vecteurs de performance clés et élaborer ses plans d’action autour d’eux. À ce moment, une équipe de militants bien organisée peut aller travailler sur des sujets spécifiques, ciblant un groupe d’électeurs potentiels spécifique, dans des zones particulières d’intervention, selon un ordre du jour bien déterminé: C’est ainsi que l’on gagne du soutien et des élections.
De retour à la réalité de la scène, on s’aperçoit que même si ces quelques étapes susmentionnées sont   simples à réaliser, la majorité des formations politiques de la place ont choisi de les ignorer délibérément pour partir en guerre contre ce candidat ou ce parti. Cependant, ils peinent à convaincre sur le plan économique et sur le plan sécurité et justice.
Je suis persuadé, en dépit de la courte période qui nous sépare des élections, qu’il est encore possible pour quelques partis/candidats, de recentrer leurs efforts sur les niveaux appropries, et de présenter une offre économique solide et/ou un plan sécuritaire rassurant. Ceci nécessitera, bien entendu, la bonne stratégie jumelée à une performance sans failles, afin de pouvoir changer les esprits des électeurs cibles. «Les guerriers victorieux gagnent d’abord et puis vont à la guerre. Les guerriers amoureux de la défaite, commencent par partir en  guerre, puis cherchent à gagner » dixit Sun Tzu.
Pour qu’un plan stratégique soit efficace, ses architectes se doivent d’apprendre que l’essence de la politique est de servir les gens, pas l’inverse. Malheureusement, il parait que nos dirigeants ont longuement baigné dans une culture de détachement de la réalité des citoyens, et que renverser cette culture prendra certainement plus de temps que celui d’une élection et une défaite. En effet, les « Leaders » politiques tunisiens ne semblent intéressés parles besoins des citoyens que s’ils peuvent servir le but ultime du politicien. Cet amateurisme stratégique et cette culture politique stagnante ne font qu’accentuer les craintes d’une abstention foudroyante des Tunisiens lors des prochains rendez-vous électoraux, ce qui compromettra la concrétisation de ce régime démocratique tant convoité.
Il semble que le manque de vision politique et stratégique des acteurs politiques tunisiens, est désormais la norme et non l’exception. Attaquer les élections sans véritable stratégie, c’est diriger un navire sans boussole….Il n’y a qu’un seul résultat possible! Demandez au capitaine Smith !!