La pandémie a exposé les organisations dans tous secteurs et de toutes tailles confondus, à des choix difficiles. La plupart des chefs d’entreprises ont dû intégrer les incertitudes et les complexités inévitables auxquelles ils sont confrontés en essayant d’adopter de nouvelles stratégies et même de nouvelles directions, d’autres se sont cantonnés dans une recherche téméraire de moyens de survie à la crise.
Ce dernier groupe de leaders est enclin à commettre de graves erreurs stratégiques car il réagit et n’anticipe pas. Leur vision est brouillée par les défis quotidiens, les rendant incapables d’élargir leur champ de vision.
Si vous êtes l’un de ces leaders, vous devez être conscient des erreurs que font les autres et faire de votre mieux pour les éviter.
Peu importe dans quelle catégorie de leaders vous êtes, le virus Corona nous a amenés tous à réfléchir à nos organisations en 3 phases:
Le passé qui était – stable et relativement prévisible, le présent qui est – trépidant, imprévisible, instable, et le futur – une nouvelle normalité que nous ne connaissons pas encore.
Les actions que vous entreprendrez aujourd’hui en tant que leader détermineront comment ou si votre organisation survivra. Vous devrez faire la distinction entre ce qui est urgent et ce qui est important. Vous devrez fixer des priorités et assigner des tâches à vos cadres moyens et supérieurs. Savoir comment et à qui déléguer les tâches quotidiennes est d’une importance capitale pendant cette période très critique.
Les managers doivent répondre aux besoins urgents de tous les jours – être le premier choix de nos clients, maintenir la fluidité des lignes d’approvisionnement, prendre soin de nos employés afin de garantir la continuité et le stabilité des affaires.
Les leaders, quant à eux, doivent penser à guider leur personnel et leur organisation à travers cette crise. Repenser la vision de l’organisation, définir de nouvelles priorités, recentrer ses énergies et garantir l’engagement de ses troupes doivent être la première mission du chef d’entreprise.
Dans cette optique, je partage avec vous un résumé des erreurs commises par certains patrons alors qu’ils luttent contre cette crise. C’est un récapitulatif des 3 derniers mois en travaillant directement avec de nombreuses organisations, en Tunisie et à l’étranger.
- Erreur numéro un, et la plus courante: se concentrer trop sur les micro-événements. Certes, toute crise nous oblige à nous concentrer automatiquement sur les événements à contrôler pour arrêter l’hémorragie. C’est une réaction humaine naturelle de survie. Mais les dirigeants doivent résister à cette envie en prenant le recul nécessaire pour une vision d’ensemble. Ils peuvent ainsi se concentrer sur panoplie plus large de conditions de succès en collaborant étroitement avec leurs managers pour concevoir un plan d’actions et l’implémenter. Le mot d’ordre étant « Faire confiance » à ses managers pour mener à bien les tâches qui leurs incombent.
- La deuxième erreur la plus commise est de céder à la tentation de« la montée d’adrénaline »: Retrousser ses manches et s’impliquer dans tout, devient une addiction. On pense être le plus compétent pour gérer la crise. C’est là que les dirigeants qui ont gravi les échelons se sentent le plus à l’aise. C’est leur zone de confort opérationnel. Les bons leaders doivent avoir une vision à long terme et penser à demain, au mois prochain et à l’année prochaine. Ils doivent faire confiance à leurs équipes en déléguant des tâches et en supervisant à distance.
- En troisième lieu, vient la tendance à vouloir tout contrôler et finir par centraliser le pouvoir au lieu de déléguer des tâches. Par crainte de voir la situation se dégrader, les chefs d’entreprises construisent trop de points de contrôle où tout doit être validé par eux, créant des obstacles inutiles et ralentissant un processus censé être fluide. Les leaders doivent rechercher l’ordre et la cohérence et non le contrôle.
- La dernière et quatrième erreur commise par la plupart des leaders est d’oublier le facteur humain. En ces temps incertains et ambigus, les dirigeants ont tendance à trop se concentrer sur les indicateurs de performance, les ventes, les coûts, les profits et les pertes, en oublient le plus important : le capital humain, sans lequel il n’y a ni entreprise, ni avenir.
Les leaders doivent unir leurs associés en une unité cohésive, en expliquant comment chacun peut contribuer à une mission commune. Les dirigeants doivent faire confiance à leurs employés pour prendre des décisions et accepter les erreurs qui peuvent en découler. Les dirigeants doivent se concentrer sur le long terme tout en permettant à leurs managers de gérer le court terme.